Zéro heure

Une jeune fille, la face abattue,

Attend son bus de minuit

Dans les ténèbres de la nuit


En un jean, la coupe

Aux hanches ; son décolleté

Laisse voir le dos à nu.

Dans l’allée en arrière

Au volant d’une auto bleue

Un jeune homme, les yeux

Mordus, lui brandit un petit

Sourire bête or trompeut,

“Hey! Viens-t’en!”

Et lui fait signal d’y monter :

Une intense chaleur

Pesante attise l’ardeur.

Du coup, il avance.

“Non, désolée!” s’écrie-t-elle,

Le rabrouant du regard.

“Salope!” dégobile-t-il,

Puis, il frotte les lèvres ensemble

Et crache sa bave buccale.

Comment se dépêtrer

De cet effroyable traqueur ;

De ce vicieux loup à la chasse

Errant, que les flammes

De la passion ravagent?

Elle tente d’occulter

Une énorme frayeur

Qui l’agrippe et la frappe

Comme un séisme  fatal.

Dans la distance, les phares

Du bus se voient. Le cœur

Palpitant, or elle regagne

Peu à peu, sa quiétude résiliente

Qui oui, sera triomphante.

Ce poème est dédicacé au souvenir des victimes  de fémicides et de fœticides.
© Sunny

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